Venezuela : deux travailleurs en lutte tués par la police d’Anzoategui. Solidarité !

French translation of Two workers killed in Venezuela, while defending the occupied Mitsubitshi factory (January 30, 2009)

Dans l’après-midi du jeudi 29 janvier, deux travailleurs ont été assassinés par la police de l’Etat d’Anzoategui, au Venezuela. Il s’agit de Pedro Suare, un travailleur de l’usine Mitsubishi, et de José Marcano, de l’usine automobile Macusa. Ils ont été tués lorsque la police régionale a tenté de faire évacuer les centaines de travailleurs qui occupent l’usine Mitsubitshi.

Les travailleurs de Mitsubishi occupent l’usine depuis le 22 janvier. La raison de cette occupation est la suivante : 135 salariés qui travaillaient dans l’usine pour le compte d’un sous-traitant, Induservis, se sont retrouvés sans travail lorsque la direction de Mitsubishi a décidé de cesser toute coopération avec Induservis. Lors d’un meeting des travailleurs de Mitsubishi, 863 des 893 travailleurs présents ont voté en faveur de l’occupation de l’usine. Tout en exigeant que les 135 travailleurs soient intégrés aux effectifs de l’entreprise, sur les mêmes bases contractuelles que les autres salariés, les travailleurs de Mitsubishi ont également lié leur lutte à la revendication de nationalisation de Mitsubishi, Vivex, Franelas Gotcha, Industria Nacional de Artículos de Ferretería (INAF) et Acerven, comme seule solution aux conflits dans ces entreprises.

Nos camarades du Courant Marxiste Révolutionnaire (CMR) ont joué un rôle dirigeant dans les occupations de Mitsubishi et Vivex.

La fin de l’occupation était demandée par un juge, qui a présenté un décret exigeant l’évacuation immédiate de l’usine. Cependant, les travailleurs ont résisté, et la police a tiré sur les travailleurs à balle réelle, faisant deux morts et plusieurs blessés. La répression ne s’est arrêtée qu’avec l’intervention de la Garde Nationale, qui s’est interposée. En conséquence, les travailleurs occupent toujours l’usine. Mais le juge insiste pour que l’évacuation de l’usine par la force soit menée à son terme.

L’Etat régional d’Anzoategui est dirigé par le gouverneur bolivarien Tarek William Saab. L’action brutale du juge et de la police d’Anzoategui est complètement injustifiée. La police d’Anzoategui a déjà été utilisée contre les travailleurs du pétrole en lutte, l’an passé. C’est fondamentalement la même police qu’avant la révolution, avec le même commandement. Le gouverneur Tarek William Saab et le gouvernement vénézuélien d’Hugo Chavez doivent immédiatement ouvrir une enquête et traduire les responsables devant la justice. Tous les travailleurs qui occupent l’usine Mitsubishi sont des Bolivariens. Nombre d’entre eux sont des militants actifs de la campagne pour la réforme constitutionnelle du 15 février prochain. Leur occupation a reçu un large soutien dans le mouvement syndical régional et national. Des délégations de travailleurs de Toyota et Ford leur ont rendu visite, ces derniers jours.

Nous demandons à tous les militants de gauche et syndicalistes :

D’envoyer des messages de solidarité à nos camarades du FRETECO : frentecontrolobrero@gmail.com et au « Sindicato Nueva Generación » : sindicatonuevageneracion@gmail.com

D’envoyer des messages au gouverneur d’Anzoategui pour demander l’arrêt immédiat de toute violence contre les travailleurs, ainsi que le jugement des responsables de ces meurtres. Ecrire à : despacho@tarekrindecuentas.com, rima.saab@tarekrindecuentas.com, dalia.vega@tarekrindecuentas.com, despacho@gobernaciondeanzoategui.com, info@gobernaciondeanzoategui.com. Ceux qui parlent Espagnol peuvent appeler Dalia Vega, chef de cabinet du gouverneur au : + 58 281 2701405-2701406

D’envoyez des messages au gouvernement vénézuélien (dggcomunicacional@presidencia.gob.ve).

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Au moment où nous terminons la rédaction de cet article, nous apprenons que les officiers de police impliqués dans la répression des travailleurs de Mitsubitshi ont été suspendus, à l’initiative de Tarek William Saab. C’est une bonne nouvelle. Mais la pression doit être maintenue pour qu’une enquête détaillée soit diligentée, et que tous les responsables – à tous les niveaux – soient traduits devant la justice.

Source: La Riposte